La porte des mondes
(The gate of wolds, 1967)
Traduit par Annie Saumont
1-Robert Laffont
coll. "L'Âge des Etoiles" (1977)
196 pages
2-
Pocket
SF n° 5127 (1982)
260 pages 2-266-02608-9
3-
Pocket Classiques n° 6213 (1999)
280 pages. 2-266-08843-2 |
Quatrième de couverture (Pocket
Classiques)
La porte des Mondes [...] est la porte au-delà de laquelle
se tiennent en réserve tous nos avenirs [...]. Et à chaque
avenir possible correspond un monde possible, derrière la porte.
L'édition Pocket Classique est présentée et commentée
par Claude Aziza, maître de conférences à l'université
de la Sorbonne (Paris III). Note : R. Silverberg a écrit une nouvelle dont
l'action se situe dans le même monde : Tombouctou
à l'heure du lion. |
Critique
Roman théoriquement destiné à la jeunesse,
La
porte des mondes est surtout une très belle uchronie,
dans la forme la plus classique du genre. Une trentaine d'années
avant La rédemption de Christophe
Colomb d'Orson Scott Card, Silverberg y imagine ce que serait l'Amérique
si sa découverte avait été différée
d'un siècle, à cause d'une peste ayant ravagé l'Europe.
L'uchronie
est ici considérée comme un univers
parallèle, et l'auteur en profite pour faire inventer aux personnages
du roman une Histoire alternative qui n'est autre que la nôtre.
Aussi bien dans sa forme (roman d'apprentissage
et récit de voyage, à comparer au futur Seigneur des Ténèbres
du même auteur) que dans le décor (retard technologique avec
apparition des premières automobiles à vapeur...), ce roman
baigne dans une atmosphère de XIXe siècle, qui l'apparente
à un précurseur des romans steampunk.
Il s'agit d'un classique magnifique et incontournable,
à (re)découvrir à l'occasion de cette très
intéressante réédition dans laquelle le texte est
augmenté d'une préface bien documentée sur l'uchronie,
et surtout de notes abondantes et variées, qui permettent de situer
ce roman non seulement au sein de la SF mais aussi au sein de la littérature
toute entière. En étudiant la composition de l'oeuvre, en
la comparant aux romans d'apprentissage classiques, en offrant à
la fois un panorama sommaire de la SF et de l'oeuvre de Silverberg, en
rapprochant les descriptions du livre à celles des conquistadors
ou le personnage de Dan à celui de Candide à l'aide de longs
extraits, Pocket nous offre ainsi une vision nouvelle de cette oeuvre.
L'ensemble constitue sans doute une excellente
initiation à la SF, mais sera également profitable aux amateurs
avertis. Un seul regret : la couverture n'a aucun rapport avec le contenu.
Pascal
Patoz
|