Quatrième de couverture
Le Wyoming, années 1870. Dix ans plus tôt,
les morts se sont levés à la bataille de Shiloh. L'horreur
de la guerre de Sécession a libéré dans le pays une
magie redoutable. Des pouvoirs surnaturels ont été lâchés
dans la nature, qui ont à jamais bouleversé l'Amérique.
C'est dans cette univers de western fantastique
que commence l'aventure de Jack Bird. Un univers de villes qui naissent
et meurent plus vite qu'éphémères en juin. Car
pour survivre aux périls de la Frontière - bandits, maléfices,
invocations - il est besoin de shérifs forts, capables de dégainer
vite et de jouer de talents efficaces.
Jack Bird n'a pas pour but de s'épingler
l'étoile de la Loi. Il possède un talent, oui, peut-être
même puissant. Mais il lui faut d'abord affronter son passé
et se dresser contre le meurtrier de son père; l'homme le plus dangereux
de l'Ouest: le général Custer. |
Critique
« Le chaman arriva en ville juste avant le coucher du soleil,
monté sur un cheval mort. »
Le début de ce livre étonnant donne tout de suite le ton
: poussière, châleur, grincement du cuir... Pas de doute,
nous sommes dans un western ! Mais pas n'importe lequel : le cheval mort
n'est que l'une des innombrables créatures fantastiques qui hantent
l'Ouest des Etats-Unis depuis que la guerre de Sécession a libéré
de mystérieuses forces magiques... Nous voilà plongé
dans une uchronie
fantastique, bien différente du sérieux Autant
en emporte le temps de Ward Moore.
Les personnages y deviennent doués de talents, tels le
gribouillage, le braillage, le bavardage ou le façonnage... talents qui permettent d'invoquer
divers monstres, de se transformer en animal ou encore d'animer quelques
morts en putréfaction...
Cela nous vaut quelques moments inénarrables, notamment lorsque
l'auteur détourne les clichés classiques du western : imaginez
un duel à coup d'invocations diverses, le colt devenant un accessoire
bien peu efficace ; imaginez à quel point la chance peut sourire
à un joueur de poker dans un tel univers... Le style fluide de Sumner
fait mouche, et l'on parvient sans difficulté à visualiser
parfaitement chaque scène et à adhérer à cette
incroyable histoire.
On sourit souvent, mais le roman ne devient jamais ouvertement humoristique.
L'auteur respecte en effet un certain équilibre entre la parodie
et l'horreur. Cet équilibre fragile peut passer pour une faiblesse
car le ton est trop décalé pour que la tension s'installe
et que le lecteur puisse être vraiment terrifié par des scènes
pourtant horrifiques.
On peut regretter aussi une intrigue un peu lâche dans les deux
premiers tiers du roman. La folie meurtrière et le pouvoir
maléfique de Custer constituent le principal ressort de l'histoire
et l'on aurait donc aimé que ce personnage soit introduit plus tôt.
Malgré ces quelques réserves, La tour du diable est une
excellente surprise, à ne pas manquer. Tout amateur de fantastique
ou de fantasy devrait en effet se délecter à déguster
ce livre qui n'est comparable à aucun autre.
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