Quatrième de couverture
:
Guido Morselli est un auteur qui aime récrire
l'Histoire. Sans doute, parce qu'il estime qu'elle aurait pu se dérouler
autrement et qu'un des privilèges de la fiction consiste à
explorer toutes les voies possibles.
Ainsi de la Guerre de 14-18: La Grande Guerre.
Les Alliés ont gagné mais les empires centraux auraient pu
l'emporter. A partir de cette idée qui n'est saugrenue que parce
qu'elle n'est pas vrai - léger détail qui ne saurait arrêter
Guido Morselli - une idée a jailli dans la tête imaginaire
de Walter Von Allmen, peintre et militaire à la fois, et l'on assiste
à l'imperturbable détournement des événements.
A partir du moment où tout est faux, tout
devient lumineusement vrai. Comme dans ces rêves, dont un seul détail
parvient à modifier la trajectoire, une fois pris dans la logique
incroyable du récit, chaque élément circonstanciel,
procède de l'exactitude la plus minutieuse. Voici Rathenau, Hindenburg,
Lénine et, bien sûr, l'indispensable Walter Von Allmen, animateur
de cette galerie de portraits et ordonnateur d'une tuerie à l'envers
qui a pour cadre l'Italie du Nord, comme un nouvel Adieu aux Armes.
Il faut bien sûr beaucoup de talent et
cette clairvoyance quasi prophétique, dont Guido Morselli est si
généreusement pourvu, pour que ce Passé à
venir et la fiction puisse concurrencer la vraie Grande Guerre et la
réalité. Mais puisque l'Histoire est un roman, il devait
advenir ce qu'il advient ici: que le roman devienne à son tour l'Histoire.
Pour le malheur des historiens, mais le plus grand bonheur des lecteurs.
Guido Morselli, né en 1912 à
Bologne, est mort en 1973 à Varèse. Toute son oeuvre a été
publiée après sa mort: sept romans, études littéraires
et théâtrales, religieuses et philosophiques. Il est aujourd'hui
considéré par la critique internationale comme l'un des plus
grands écrivains italiens de sa génération, au même
titre qu'un Buzzati ou un Landolfi. L'Âge d'Homme a déjà
publié Divertimento 1889. |