Quatrième de couverture
1924. Une nuit de beuverie à Monte-Carlo. André
Citroën relève le défi insensé lancé par
son ennemi juré Louis Renault.
Avec son équipe, Citroën part
au coeur du Sahara sur les traces du Scarabée d'Or, une autochenille
surpuissante disparue en plein désert.
L'aventure l'entraînera bien plus loin
qu'il ne l'imaginait, à la découverte d'une perle fabuleuse
aux frontières du passé et du futur. |
Critique
C'est une première : ce roman a été publié
de façon (quasi) simultanée en Italie et en France, sans
que l'éditeur français ait attendu les réactions du
public italien. C'est une nouvelle preuve du rapprochement des SF transalpines,
initié à la suite du succès de Valerio Evangelisti
et du festival Utopia 1998.
Il faut avouer que ce roman a tout pour séduire
les Français. Il met en scène deux fameuses figures de l'automobile
française (Renault et Citroën) et nous emmène de Monte
Carlo vers l'Afrique du Nord, à bord d'autochenilles qui nous rappellent
la célèbre « croisière noire ».
Ce simple résumé suffit déjà à réveiller
en nous la mémoire collective d'une époque insouciante, de
lieux et d'événements qui incitent à rêver d'aventures.
Et pour couronner le tout, il s'agit d'une uchronie, genre en pleine expansion.
Mais si l'argument est attrayant, ce n'est
pas la seule qualité de l'ouvrage, bien au contraire.
La perle à la fin du monde est
d'abord un roman palpitant, drôle, enlevé et astucieux, aux
péripéties multiples et aux personnages pittoresques. Entre
des légionnaires agités, des islamistes tenaces et des archéologues
illuminés, nos sympathiques héros iront de surprise en surprise,
car l'intrigue est si complexe qu'elle prend sa source dans un passé
oublié pour se prolonger jusque dans un futur éloigné
de plusieurs siècles, durée naturelle lorsqu'il s'agit pour
les protagonistes d'obtenir l'immortalité, au risque d'en perdre
la raison...
A côté de ces aventures incontestablement
ludiques, Masali nous invite à découvrir l'Islam de façon
plus intime, en évitant la caricature. Sans insister pesamment,
il nous dévoile quelques doctrines et nous présente quelques
figures de cette religion qui demeure mal connue des occidentaux. Plus
original encore, il nous décrit un futur où l'Amérique
n'est plus qu'une légende, et où l'Islam est la seule religion...
Ce qui n'empêche pas de sanglantes guerres entre factions, menées
à l'aide de super-robots programmés pour tuer en récitant
les sourates du Coran, ou de cyberderviches capables de communiquer par
leurs danses avec des satellites...
En bref, le plaisir de lecture est immédiat
: on s'amuse, on jubile, on s'enthousiasme... Les trouvailles abondent
et Masali sait remarquablement marier le grand spectacle d'une aventure
archéologique fantastique à une réflexion historique
excitante et stimulante pour l'esprit.
Ce jeu entre Histoire, aventure et science-fiction
ne peut bien sûr que rappeler l'oeuvre de Valerio Evangelisti, qui
à l'évidence a grandement influencé le style et les
choix de Luca Masali. Celui-ci a cependant parfaitement réussi à
s'en démarquer et à imposer sa patte : on peut parier qu'il
n'a pas fini de nous surprendre !
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