Quatrième de couverture : 1945. Sachant la guerre irrémédiablement perdue,
Hitler décide de lancer sur l'Angleterre la dernière et la
plus terrifiante de ses armes secrètes : des V2 chargés d'une
substance meurtrière qui se répand dans l'atmosphère
et tue instantanément la plupart des êtres humains.
Parmi les rescapés, seuls ceux dotés
d'un groupe sanguin très rare — AB négatif — sont définitivement
épargnés. Les autres ne bénéficient que d'un
sursis : ils mourront lentement de la Peste Ecarlate.
1948. Hoke, un pilote de chasse américain,
porteur du précieux groupe sanguin, survit dans Londres en ruine
en se cachant des Chemises Noires, une milice de néonazis atteints
par le fléau, convaincus que leur salut réside dans des transfusions
complètes du sang d'individus comme lui.
Dans le métro transformé en
gigantesque mausolée, dans les palaces dévastés et
jusque dans la Tour de Londres, l'Américain et ses semblables devront
lutter contre les rats, les meutes de chiens sauvages et les humains pour
qui la seule loi encore en vigueur est celle de la jungle : tuer ou être
tué.
Unanimement considéré comme l'un
des maîtres du roman d'horreur — sa série des Rats
est devenue un classique —, James Herbert révèle une nouvelle
facette de son talent avec cette escapade formidablement réussie
dans le domaine de l'aventure fantastique. |
Critique
« Constamment traqué par des malades tombés
dans un vampirisme très particulier, obligé de me cacher
comme un animal, à tuer simplement pour rester en vie, toujours
aux aguets, toujours sur la défensive […] » (p.
341).
Si ces lignes évoquent Je suis une
légende de Richard Matheson, 48 n'atteint jamais l'intensité
dramatique ni la portée mythique de ce dernier roman. Il ne s'agit
en fait que d'un livre d'action et de suspense, une longue partie de cache-cache
avec les chemises noires, où poursuites, détonations
et explosions se succèdent à toute allure.
Alors que l'uchronie
peut servir de base à une réflexion sur l'Histoire et donner
lieu à des juxtapositions amusantes basées sur des anachronismes
ou de subtils décalages, l'univers de 48 n'est qu'un décor
destiné à mettre en scène cette action trépidante.
James Herbert aurait d'ailleurs pu situer son roman dans un futur proche
sans avoir à remanier son texte de façon significative. Certes
il en profite pour dresser un portrait du nazisme, mais le but demeure
avant tout d'amplifier l'aventure et de susciter le frisson.
Le décor se rapproche d'ailleurs davantage
de celui d'un monde post-cataclysmique, où nous voyons des survivants
se déchirer et se disputer les restes d'une civilisation effondrée,
que de celui d'une uchronie.
En bref, si le fond en est assez vide, 48
est un roman d'aventures efficace et rapide, auquel l'uchronie
ajoute une petite note d'originalité plutôt plaisante.
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