Quatrième de couverture:
Nous sommes en 1953 :
Hitler a gagné la guerre. La France est réduite par l'Occupant à un Etat
semi-agricole où règne une idéologie agrarienne célébrant les vertus du travail,
de la famille et de l'hygiénisme. Ce jour-là, Abel Morandon, médecin
maréchaliste, prononce son discours de réception à l'Académie française, un
éloge de son prédécesseur Louis-Ferdinand Céline, mort quelques mois plus tôt
d'une embolie cérébrale, et dont le dernier ouvrage, la mort des Juifs, a
rencontré un vif succès outre-Rhin. Si la figure de Louis-Ferdinand Céline,
mythe littéraire et ordure canonisée, annonce l'homme du XXIe siècle, le roman
décrit aussi dans une singulière inversion un monde qui par certains aspects
n'est pas loin de ressembler au nôtre - l'état d'impuissance de la littérature,
le progrès scientifique et technologique, de même que la tentation d'un certain
eugénisme, devenant les signes d'une civilisation dont le déclin est avant tout
de l'ordre du langage, du renoncement. Rarement aura-t-on vu un livre véhiculer
à un tel degré d'intensité et de violence le ressentiment d'un homme face à un
monde qui, en autorisant toutes les atrocités, d'Auschwitz au Rwanda, n'est plus
à même à travers le langage de provoquer " des chocs salutaires ". Le Discours
de réception est un roman d'une force terrible, où l'idéologie fasciste et ses
deux principaux ressorts que sont l'antisémitisme et le scientisme sont dénoncés
dans un mélange explosif d'humour noir et d'horreur. Un coup de poing au visage
du lecteur, qui a l'effet d'un véritable électrochoc.
Yves Gosselin est né en 1959. Après des études en histoire et en littérature,
il vit plusieurs années à l'étranger ; une expérience décisive qui lui fournira,
pour une bonne part, la matière de ses romans. Romancier, scénariste et
traducteur, il vit actuellement à Montréal. |