Quatrième de couverture:
Dans le nord du département, la coutume veut que les fiancés choisissent leur
bateau de mariage. Il sert une fois seulement, le jour des noces. Puis on
l'expose dans le jardin. A la mort de l'un des époux, on le brûle. La cendre est
réputée guérir l'impuissance.
Aconit et Mauve choisissent un bateau modeste, conforme à leurs goûts. Puis ils
se séparent pour un mois. Ainsi l'exige la tradition.
Mois d'épreuve. L'attente fait sentir son poids dans un univers provincial
dominé par les valeurs de la terre, de la hiérarchie, de l'ordre moral. A
l'école Pierre-Pucheu où Aconit est instituteur, la règle veut que l'on apprenne
aux élèves à distinguer la liberté de la licence.
Comme le dit M. Xavier qui s'est réfugié à l'écart du village: " C'est fou ce
que les gens peuvent supporter. " Est-il exact, comme le prétend le journal,
qu'avant le Débarquement, Eisenhower avait préparé deux proclamations: celle que
chacun connaît et une autre, en cas de réussite?
A quelle époque sommes-nous? Et dans quelle France?
C'est comme pour la coutume du bateau de mariage. Existe-t-elle? A-t-elle
existé? Aurait-elle pu exister?
L'Histoire a plus d'un tour dans son sac. Le romancier aussi. Michel Besnier met
à nu, avec une ironie feutrée, quelques racines du fond français. Dans cette
Normandie qu'il connaît bien et où il a situé son récit, ne dit-on pas qu'il
faut " battre le faux pour savoir le vrai "?
Michel Besnier est né en 1945 à Cherbourg. Enfance
dans le Cotentin. Etude de lettres. Professeur à Paris. A publié un livre sur sa
ville natale et plusieurs recueils de poèmes. |