Interview de Pierre Pevel La porte des mondes

Les ombres de Wielstadt

Les ombres de Wielstadt
Fleuve Noir

( Grand format - Fantasy)     
308 pages.      2-265-07044-0 

Les masques de Wielstadt

Les masques de Wielstadt
Fleuve Noir

( Grand format - Fantasy)     
304 pages.      2-265-07327-X

Entre Les Trois mousquetaires d'Alexandre Dumas et Peter Pan de James Barrie , Pierre Pevel nous offre dans Les Ombres de Wielstadt un roman plein de souffle, d'imagination, et de suspense. Pierre Pevel a été la grande surprise de cette année 2001 avec ce roman époustoufflant. Amateur de jeux de rôle, amateur de films de cape et d'épées et des romans d'Alexandre Dumas, c'est dans ce formidable creuset que Pierre Pevel a puisé ce qui me parait être l'un des meilleurs romans de l'année 2001, et je ne suis pas le seul puisqu'il a obtenu le Grand Prix de l'Imaginaire 2001.

 

La page de Pierre Pevel sur le site de la nooSFère

 

 

La Porte des Mondes : Bonjour Pierre,en tout premier lieu est-ce que Les ombres de Wielstadt peut être considéré comme une uchronie?

Pierre Pevel : Je ne suis pas sûr que mon bouquin soit une uchronie. Il n'y a pas de point divergence précis, je n'y ai pas vraiment songé, et on me l'a parfois reproché. "Les Ombres de Wielstadt" se déroulent plutôt dans une Europe du XVIIe siècle parallèle. Un peu comme les films mettant en scène James Bond. Il est clair que 007 ne vit pas de le même monde que toi et moi. Mais son univers ressemble quand même beaucoup au nôtre. Et personne ne se demande à partir de quelle date l'univers de Bond a pris la  tangente ... C'est la même chose dans Wielstadt. Disons que le cadre de Wielstadt est une Europe du début du XVIIe historique, vue à travers des lunettes "Fantasy".

 

 

PdM : Où situes-tu Wielstadt géographiquement?

P. P. : A peu de chose près, là où est Düsseldorf. Et à supposer qu'un golfe noyé par la Mer du Nord aille jusque-là.

 


PdM : Pourquoi n'y a t-il pas de carte dans le premier roman? Y'en aura t-il une plus tard?

P. P.: Il n'y en a pas parce que personne n'y a songé. Je ne sais s'il y en aura une un jour.

 


PdM : Tu es issu du milieu du jeu de rôle: est-ce par hasard si ton monde rappelle la géographie de celui du jeu "Château Falkenstein"?
P. P. : Oui et non. Bien malin celui qui peut répondre à cette question. Je n'ai pas pensé à Falkenstein en imaginant Wielstadt. Mais je dois bien avouer que je connaissais ce jeu et sa carte à l'époque. On peut aussi dire que les auteurs de Falkenstein et moi avons utilisé un procédé identique: torturer la géographie pour déclencher l'imaginaire.

 


PdM : Quelles sont tes sources d'inspirations?
P. P. : Je ne sais pas trop. Je lis surtout de polars, des ouvrages historiques, des classiques (Maupassant, Flaubert). Très peu de fantasy et, pour ainsi dire, aucune SF. J'ai une prédilection pour les romans populaires d'aventure, surtout de cape et d'épée. "Les Trois Mousquetaires" sont mon livre de chevet. Je dois le relire tous les deux ans, au moins. Dumas père est un maître.

 


PdM : Y'a t'il une parenté entre Kantz ton héros, et le capitaine Alatriste de Perez Reverte?

P. P. : Je crois qu'il y a surtout une parenté de goût littéraire chez Perez Reverte et moi. Je ne connais pas le bonhomme mais, de "Club Dumas" au cycle "Alatriste" en passant par "Le maître d'escrime", il est clair que Perez Reverte aime Dumas et les romans de cape et d'épée. Nous appartenons au même club.

 


PdM : Pourquoi avoir introduit une pincée de fantasy avec les différents personnages issus des mythologies nordiques et gréco-romaines?
P. P. : Ca m'a paru être une bonne idée. Et ça m'amusait.

 


PdM : Leurs rôles vont-ils s'épaissir?
P. P. : Qui vivra verra. Mais je ne me sens pas l'obligation de développer un personnage au prétexte qu'il est un faune, ou un centaure. En tout cas pas sous l'angle unique de la race. Zacharios est un faune comme Huggy-les-bons-tuyaux est noir. Ce n'est pas ce qui compte le plus. Et puis, dans mon univers, les races non-humaines n'ont rien d'exceptionnel. Aucune raison donc de s'y intéresser particulièrement. Ce qui m'intéresse dans Zacharios, pour revenir à lui, c'est son amitié pour mon héros, son mauvais caractère, sa générosité, son goût pour les rumeurs, ses mystérieux contacts avec la pègre, etc.

 

 

PdM : Qui est la Dame en rouge?
P. P. : Au lecteur de deviner.

 


PdM : Un second roman est prévu, je crois, peux-tu m'en dire plus?

P. P. : Il se situe à l'été 1623, soit deux à trois ans après le premier opus. Le reste est classé Secret Défense. Il y aura du sexe, du suspens, de l'aventure et de l'action, mais pas de sexe, en fait.

 

 

PdM : Tu as parlé de la possibilité de voir ton univers repris par d'autres auteurs: comment verrais-tu l'évolution de ton univers partagé?

P. P. : J'aimerais que d'autres s'intéressent à l'Europe de Wielstadt, que certains se l'approprient sans en trahir l'esprit, qu'on me soumette des projets (romans, nouvelles). L'Europe de Wielstadt est un cadre. Du moment que sa logique et sa cohérence sont respectées, bien des histoires peuvent s'y dérouler. Mon rêve fou serait un recueil de nouvelles "Wielstadt", dont je serais le directeur, avec droit de regard et de veto sur les textes. Mais c'est compliqué, et je ne sais pas si mon éditeur verrait ça d'un bon oeil. Pour finir, je doute que l'aventure tente mes collègues. D'ailleurs, je les comprends.

 

 

Merci Pierre.

 

© La Porte des Mondes et Icarus
Toutes les critiques sont copyright © 1999 par leurs auteurs.

Dernière mise à jour de cette page : 


                                                                                                                                                                    Site conçu et réalisé par MOTA Pedro 1998-2001