James Herbert La porte des mondes


Couverture
48     ('48, 1996)
Traduit par Thierry Arson
1. Presses de la cité     (1999)
    372 pages     2-258-04904-0
2. France Loisirs coll. Piment (2000)
    417 pages       2-7441-3508-9
Uchronie. Date de la divergence : 1945. 
Quatrième de couverture :

1945. Sachant la guerre irrémédiablement perdue, Hitler décide de lancer sur l'Angleterre la dernière et la plus terrifiante de ses armes secrètes : des V2 chargés d'une substance meurtrière qui se répand dans l'atmosphère et tue instantanément la plupart des êtres humains.

Parmi les rescapés, seuls ceux dotés d'un groupe sanguin très rare — AB négatif — sont définitivement épargnés. Les autres ne bénéficient que d'un sursis : ils mourront lentement de la Peste Ecarlate.

1948. Hoke, un pilote de chasse américain, porteur du précieux groupe sanguin, survit dans Londres en ruine en se cachant des Chemises Noires, une milice de néonazis atteints par le fléau, convaincus que leur salut réside dans des transfusions complètes du sang d'individus comme lui.
Dans le métro transformé en gigantesque mausolée, dans les palaces dévastés et jusque dans la Tour de Londres, l'Américain et ses semblables devront lutter contre les rats, les meutes de chiens sauvages et les humains pour qui la seule loi encore en vigueur est celle de la jungle : tuer ou être tué.

Unanimement considéré comme l'un des maîtres du roman d'horreur — sa série des Rats est devenue un classique —, James Herbert révèle une nouvelle facette de son talent avec cette escapade formidablement réussie dans le domaine de l'aventure fantastique. 

Critique

 « Constamment traqué par des malades tombés dans un vampirisme très particulier, obligé de me cacher comme un animal, à tuer simplement pour rester en vie, toujours aux aguets, toujours sur la défensive […] » (p. 341).

     Si ces lignes évoquent Je suis une légende de Richard Matheson, 48 n'atteint jamais l'intensité dramatique ni la portée mythique de ce dernier roman. Il ne s'agit en fait que d'un livre d'action et de suspense, une longue partie de cache-cache avec les chemises noires, où poursuites, détonations et explosions se succèdent à toute allure.

     Alors que l'uchronie peut servir de base à une réflexion sur l'Histoire et donner lieu à des juxtapositions amusantes basées sur des anachronismes ou de subtils décalages, l'univers de 48 n'est qu'un décor destiné à mettre en scène cette action trépidante. James Herbert aurait d'ailleurs pu situer son roman dans un futur proche sans avoir à remanier son texte de façon significative. Certes il en profite pour dresser un portrait du nazisme, mais le but demeure avant tout d'amplifier l'aventure et de susciter le frisson.
     Le décor se rapproche d'ailleurs davantage de celui d'un monde post-cataclysmique, où nous voyons des survivants se déchirer et se disputer les restes d'une civilisation effondrée, que de celui d'une uchronie.

     En bref, si le fond en est assez vide, 48 est un roman d'aventures efficace et rapide, auquel l'uchronie ajoute une petite note d'originalité plutôt plaisante. 


© La Porte des Mondes et Icarus
Toutes les critiques sont copyright © 1999 par leurs auteurs.

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